Un homme se tient debout devant les spectateurs, il leur sourit, les regarde et se laisse regarder. Il est dans un espace tout bleu, le sol est mou, tous les murs ne sont pas en place, un trou de porte sur un coté, un lieu qui ne dit pas où il est.Il est habillé un peu comme dans la vie, de devant tout a l’air presque normal. Il explique l’accident qui vient de lui arriver, le plafond de sa salle de TD qui lui est tombé dessus pendant un cours de «management dans les industries culturelles», sa surprise, son incompréhension.
Et puis il y a une deuxième voix qui lui parle, qui parle au spectateur.
Elle lui explique son accident. La voix prend un corps qui sort du sol. C’est une femme grande, fine, habillée comme par le décor lui même. Elle regarde elle aussi les spectateurs et elle s’ouvre aux regards.Et elle parle, elle pose des questions, donne des réponses, s’agite, s’énerve, rit, danse, s’arrête, recommence, chante, toujours dans une langue luxuriante, mélangée, abrégée, pleine de sigles inventés, d’associations imprévues de mots, de noms, de signes…
Deux personnages qui rentrent de temps en temps, quand on les attend le moins, portant sur eux des signes d’une vie «normale» chaque fois différents, mais pourtant toujours identiques, vigiles de supermarché, cuisiniers, médecins… Et chacun une poupée qui dédouble tantôt eux même, tantôt l’étudiant, tantôt la lascarde. Et ceux là, fugitifs, parlent aussi. D’autres choses, des listes, ou bien peut être des vrais paroles, de la vie normale. Et ils repartent, comme s’ils n’étaient jamais venus.
Je suis le peuple qui manque est une adaptation du texte de Cyber Trash Critic du même nom, une forme théâtrale qui s’assume en tant que telle, dirigée dans son ensemble vers le spectateur, bâtie en totalité autour de l’adresse au public.
Je suis le peuple qui manque est un acte théâtral d’une heure et quart.